On en parlait la semaine dernière, la loi anti-fast fashion est bien sur le devant de la scène politique en ce début d'année. Mais pas parce qu'on a réussi à la mettre à l'agenda du Sénat malheureusement. Mais parce qu'elle va clairement être attaquée par des anciens politiques français EUX-MÊME, qui ont choisi de défendre les enjeux économiques d'une entreprise chinoise, au détriment d'entreprises françaises et européennes.
Je vous explique.
L’ancien ministre de l’Intérieur Christophe Castaner est devenu conseiller RSE pour Shein à la fin de l'année 2024.
Mais ce n'est que début janvier qu'il a réagit et expliqué son choix. Ses réponses nous laisse perplexe...
Il se défend de faire du lobbying, mais on peut quand même se poser la question d'une "magique" synchronicité...
Pile au moment où la loi anti-fast fashion est sur le point d’être discutée au Sénat. Pour rappel, cette loi pourrait imposer des malus à des entreprises comme Shein, avec des taxes allant de quelques euros à une dizaine d’euros par produit. Parce que leurs produits inondent le marché européen sans respecter les règles : aucune vérification sur la toxicité, des conditions de production déplorables à l’autre bout du monde, une traçabilité inexistante, et des prix tellement bas qu’une production locale ne peut pas suivre.
Et qu’en dit l'ancien ministre de l'intérieur ? Que Shein «démocratise» la mode, la rend "accessible à tous".
Le bon vieil argument de la fast fashion, mais qui ne tient pas debout ! En vrai, le low cost n’a jamais fait économiser les plus modestes. C’est tout l’inverse : ça pousse à acheter encore et encore. Les prix ridiculement bas incitent à consommer sans se poser de questions, et souvent pour des produits de mauvaise qualité qu’on doit remplacer rapidement. En plus, avec la pub qui nous matraque sans arrêt, on est toujours tentés de craquer.
En plus, ce modèle a déjà détruit l'industrie textile en france et bloque les salaires des ouvriers textiles en France (déjà si peu nombreux) : si on les augmentait, les prix grimperaient et les produits locaux ne pourraient jamais être compétitif face aux prix asiatiques.
Il ajoute que cette loi créerait une taxe sur les produits «trop populaires».
Évidemment ce n'est pas notre point de vue. Il s’agit plutôt d’un moyen de rétablir un équilibre entre des produits fabriqués dans des conditions discutables, souvent à l’étranger dans des pays qui ne respectent pas les droits humains au travail, et ceux qui respectent les normes européennes. Shein et ses semblables ne jouent pas selon les règles ici, et c’est normal de leur demander des comptes pour soutenir une production locale plus juste.
Et cette nomination en tant que conseiller RSE ? Christophe Castaner, après une carrière 100 % politique, n’a aucune expérience en sciences environnementales ou en responsabilité sociale. Clairement, son rôle, c’est surtout de servir d’intermédiaire pour Shein. Il peut bien dire le contraire, mais tout indique que cette nomination est surtout là pour peser sur les décisions politiques, pendant que les pratiques de l’entreprise restent très loin des standards qu’elle prétend défendre.
Au final, cette histoire ne met en lumière qu'un sujet qu'on si connait bien. Jusqu'où iront les lobbyistes de Shein ?
Au moins, on peut se réjouir de la mise en lumière de ces pratiques, qui, grâce aux réseaux sociaux et aux médias ne passent plus inaperçues.
Je m’appelle Marie, je suis la co-fondatrice de WeDressFair, mais au fond je reste cet enfant, disons-le, un peu chiant 😇, qui demande 150 fois pourquoi dans la journée. Alors j’ai fait de ma passion du "pourquoi", une série d’édito (très intéressants) à lire toutes les semaines dans votre boite email, à écouter sur les réseaux et à retrouver sur notre site. Ça parle évidemment de notre rapport au textile, mais pas que.. Je vous laisse découvrir.
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