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L'Edito de Marie - Recycler la mode, pourquoi c'est si compliqué ?

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L'Edito de Marie - Recycler la mode, pourquoi c'est si compliqué ?
#actualites

Ecrit par Marie le le 9 novembre 2024

Je ne sais pas si je vous ai déjà raconté cette histoire, mais je suis "tombée" dans le monde du textile en devenant bénévole pour une association qui récupérait des vêtements pour les redistribuer aux plus démunis. C'est à ce moment-là que j'ai pris conscience de la quantité de vêtements qu'on produisait... et du problème derrière.

En creusant les chiffres, j'ai vite compris l'ampleur de la situation.

Voilà les chiffres qui m'ont frappée :

Le parcours des vêtements donnés en France :

Pour les 33% soi-disant "recyclés", on parle plutôt de "sous-cyclage". On ne fait pas de nouveaux vêtements avec, mais plutôt des produits de moindre valeur : isolants, chiffons, rembourrage de matelas.

À l’échelle mondiale, moins de 1% des vêtements sont recyclés en nouveaux vêtements. Ça représente une perte de matériaux de plus de 100 milliards de dollars chaque année. Et ce n’est pas tout. Rien qu’au Royaume-Uni, le coût de la mise en décharge des textiles est estimé à 108 millions de dollars par an.

Mais pourquoi c’est aussi compliqué de faire mieux ?

  1. Le design des vêtements n’est pas pensé pour le recyclage. Les vêtements sont souvent faits de mélanges de matières comme le coton-polyester. On ne sait pas bien recycler ces mélanges. En plus, démonter un vêtement (enlever fermetures éclairs, boutons, etc.) coûte cher. Trop cher pour que ça vaille la peine de recycler.
  2. La qualité du recyclé. 33% des vêtements récupérés sont sous-cyclés, car aujourd'hui, il est difficile de produire une matière recyclée aussi qualitative que la matière neuve, surtout pour les fibres naturelles. Le recyclage mécanique, par exemple, raccourcit les fibres, ce qui les rend moins durables. Il existe bien sûr des exceptions, mais à grande échelle, c’est compliqué.
  3. Le coût. Produire une matière recyclée coûte aussi cher, voire plus cher, que de produire du neuf. Cela tient au prix de l’énergie nécessaire pour les machines. Pour que ça change, il faudrait une vraie politique d’incitation au recyclage.
  4. Les infrastructures manquent. Sans forte demande, on manque de machines adaptées et de structures pour la collecte et le tri des vêtements.

Heureusement, certaines marques comme Rifo, qui recycle cachemire et soie, ou Kings of Indigo, avec ses jeans en coton recyclé, prouvent qu’on peut faire autrement. Elles montrent qu’avec un peu d’innovation, on peut vraiment changer les choses.


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Je m’appelle Marie, je suis la co-fondatrice de WeDressFair, mais au fond je reste cet enfant, disons-le, un peu chiant 😇, qui demande 150 fois pourquoi dans la journée. Alors j’ai fait de ma passion du "pourquoi", une série d’édito (très intéressants) à lire toutes les semaines dans votre boite email, à écouter sur les réseaux et à retrouver sur notre site. Ça parle évidemment de notre rapport au textile, mais pas que.. Je vous laisse découvrir.

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Tags : Les editos de Marie